Les rapports d'expertises

Dans le cadre de ces missions de service public, les directions régionales du BRGM peuvent être sollicitées par les préfets pour conduire des rapports d'expertises dans les cas d'inondations liées à la remontée de nappe. C'est un phénomène qui se produit lorsque le niveau de la nappe souterraine libre dépasse les niveaux maxima annuels habituels et déborde au-dessus du sol. Dans ce contexte, la BDLISA fournit des éléments hydrogéologiques pour aider les experts à identifier les causes de l'inondation. A titre d'exemple, les inondations observées à Plouguerneau et à Naizin ont été diagnostiquées avec l'aide du référentiel (Crastes de Paulet, 2014; Neveux, 2014).

 


Vulnérabilité et risque des eaux souterraines

La BDLISA est également employée dans le cadre de Schémas Directeurs d'Aménagement et Gestion de l'Eau (SDAGE). En Loire-Bretagne, une disposition du SDAGE définit des nappes à réserver à l'alimentation en eau potable. Une amélioration des contours de ces nappes a pu être réalisée pour fournir une cartographie plus précise et répondre aux besoins des services de l'état. La réalisation de cette cartographie s'est basée sur les contours des entités hydrogéologiques de la BDLISA (Salquèbre, 2013). Cette même méthode a été mise en place dans le cadre du SDAGE de Seine-Normandie pour délimiter les ressources en eau stratégiques (Bel, 2015).

Contour de la nappe à réserver à l’alimentation en eau potable (en rose) dans un secteur du SDAGE du bassin Loire-Bretagne, d’après Salquèbre (2013)
Contour de la nappe à réserver à l’alimentation en eau potable (en rose)
dans un secteur du SDAGE du bassin Loire-Bretagne, d’après Salquèbre (2013)

 

Dans un contexte similaire, la BDLISA a été utilisée pour la caractérisation fine de la vulnérabilité des captages en eau potable en région Aquitaine (Mazurier et al., 2012) et la cartographie du risque des aquifères côtiers à l'intrusion marine (Dörfliger et al., 2011).

Carte de vulnérabilité générale des aquifères côtiers vis-à-vis de l’intrusion marine pour la côte méditerranéenne, d’après Dörfliger et al., 2011
Carte de vulnérabilité générale des aquifères côtiers
vis-à-vis de l’intrusion marine pour la côte méditerranéenne, d’après Dörfliger et al., 2011

 


Une aide dans les objectifs fixés par la Directive Cadre européenne sur l'Eau (DCE)

La DCE adoptée en 2000 vise à établir une politique communautaire cohérente dans le domaine de l'eau. Son objectif est d'atteindre un bon état des différents milieux aquatiques sur tout le territoire européen. Sa mise en œuvre est itérative de façon à tenir compte des progrès réalisés et des nouvelles connaissances acquises.

Les Masses d'Eau Souterraines constituent les unités de gestion sur lesquelles s'appliquent toutes les dispositions de la DCE en matière de gestion quantitative et qualitative des eaux souterraines. Ces masses d’eau sont des entités de gestion se basant sur des limites hydrogéologiques, hydrologiques ou administratives. Leur découpage réalisé initialement en 2004 a été mené sur la base d'un nombre prédéfini de masses d'eau et du premier référentiel hydrogéologique français, la BDRHF-V1 (Chadourne, 2003). Aujourd'hui, le guide méthodologique de délimitation et caractérisation des masses d'eau souterraine, mis à jour par Brugeron et Schomburgk en 2013, recommande de s'appuyer sur les entités hydrogéologiques de la BDLISA lorsque des travaux de révision des masses d'eau souterraine sont engagés.

En effet,la BDLISA apporte une plus-value réelle pour la définition et la caractérisation de ces entités de gestion et, plus généralement, de secteurs d’étude dans le domaine de l’hydrogéologie. Elle permet de préciser les principaux critères naturels de délimitation des masses d’eau souterraine et met en avant la nécessité de réajustement de leurs limites au regard des nouvelles versions du référentiel national.

Des réseaux de surveillance « DCE » des niveaux et de la qualité des eaux souterraines ont été mis en place en 2000/2001 suivant des recommandations de densité et de fréquence indiquées au travers de prescriptions nationales (arrêté du 7 août 2015). Dès leur mise en place, la question de la représentativité de ces réseaux s’est posée. Pour apprécier cette représentativité, une approche a été proposée au niveau national (Auterives et al., 2013) se basant sur la notion de secteur de fonctionnement hydrogéologique homogène. Tout naturellement, c’est le référentiel hydrogéologique BDLISA qui a été considéré comme l’unité de travail pour réaliser ces travaux. Une déclinaison régionale de la méthode a d’ailleurs été réalisée sur le bassin Artois-Picardie (Auterives et al., 2017).

 


La prospection géothermique

Dans un contexte d'envolée des prix de l'énergie et une nécessité de réduire l'empreinte écologique des activités humaines, le recours aux énergies vertes offre une alternative intéressante, particulièrement lorsque celles-ci présentent un caractère local et que leur viabilité économique est prouvée. Les entités hydrogéologiques de la BDLISA ont été utilisées dans de nombreux projets de prospections géothermique pour identifier, caractériser et modéliser le potentiel géothermique des aquifères d'une région (Durst et al., 2011; Maton et al., 2012; Poux et al., 2012).